Des économies prospères et durables grâce à des stratégies paysagères intégrées : une vision pour les décideurs politiques

Les nations se trouvent aujourd’hui à la croisée des chemins. Des défis à la croissance économique mondiale, en passant par l’insécurité alimentaire et hydrique à la hausse du chômage, en passant par l’aggravation des inégalités, les effets du changement climatique et la dégradation de l’environnement, les crises s’accumulent et convergent, tandis que la confiance dans les institutions s’érode. Pourtant, les réponses dont chaque pays a besoin se trouvent à l’intérieur de ses frontières, dans les communautés les plus directement menacées par ces défis.

Le célèbre rapport Dasgupta Review 2021 a démontré qu’une économie est intégrée dans ses écosystèmes vivants. Pourtant, trop de pays continuent d’appliquer la même stratégie que par le passé, avec tellement peu de résultats. Ils lancent ici ou là des projets de développement économique ou des plans de restauration des écosystèmes, de manière isolée. Leur travail est fragmenté et ne reflète pas les puissantes interconnexions et interdépendances entre les dimensions économiques, environnementales et sociales qui existent au niveau du paysage local, de la biorégion ou du territoire. En tenant compte de ces interconnexions, les dirigeants peuvent libérer le pouvoir de transformer ces lieux en moteurs de renouveau qui stimulent un développement économique durable et à long terme.

Prendre soin de l’ensemble des paysages est très bénéfique: cela aide l’économie, le bien-être des gens, la santé de la nature et surtout cela donne des idées. Les agences des Nations Unies et les conventions environnementales encouragent partout dans le monde des stratégies intégrées pour les paysages afin de favoriser une croissance économique durable, des objectifs de développement durable (ODD) et des contributions nationales (CDN) à l’action pour le climat. Des pays du monde entier, du Costa Rica au Royaume-Uni, lancent des initiatives nationales pour s’attaquer à la racine de la crise multiple actuelle. Dirigées au plus haut niveau des gouvernements, elles apportent un soutien institutionnel aux partenariats locaux, représentant tous les secteurs et tous les groupes, afin d’élaborer des stratégies paysagères intégrées et des plans d’action pour le développement durable.

Les décideurs politiques peuvent promouvoir la gestion intégrée des paysages (GIP) menée par les communautés comme une solution clé à la crise multiple et à la relance économique. Le «comment» de cette approche est le fruit de décennies d’expérience sur le terrain (UNCCD, UNFAO). La GIP menée au niveau local peut libérer l’énergie communautaire et déboucher sur des solutions systémiques. Les gouvernements, quant à eux, peuvent déployer stratégiquement les budgets publics existants afin de favoriser la convergence sur le terrain, en soutenant directement les plans d’action locaux. L’alignement des investissements publics peut permettre d’optimiser l’utilisation des fonds tout en rétablissant la confiance des communautés. Les ministères et les secteurs gouvernementaux peuvent travailler en synergie pour soutenir les stratégies locales à long terme et inciter tous les groupes de la société à participer à la poursuite de ces objectifs. Cet investissement public attirera des capitaux privés et philanthropiques alignés afin d’amplifier les solutions locales à la polycrise. Les politiques et les budgets publics peuvent ainsi servir de base à des solutions globales et unifiées.

Un cadre politique visant à promouvoir la GIP repose sur trois éléments fondamentaux (voir figure ci-dessous) :

  • Désigner un responsable chargé d’harmoniser les politiques et programmes nationaux en matière de paysage et de nouer des partenariats dans ce domaine ;
  • Veiller à ce que les politiques, programmes et budgets nationaux soutiennent les plans d’action et d’investissement holistiques élaborés par les partenariats pour le paysage ; et
  • Mobiliser l’ensemble de la société en faveur des stratégies pour le paysage, par le biais des marchés et des finances, des infrastructures numériques, de l’éducation et des incitations à la collaboration.

La GIP promet d’être l’un des moyens les plus efficaces et efficients pour faire face à la polycrise. Le présent document vise à inciter les décideurs politiques à tous les niveaux de gouvernement à s’associer aux acteurs locaux en première ligne de la polycrise afin de concrétiser cette vision. Les dirigeants ont le pouvoir de garantir la prospérité de tous les paysages et de l’économie de leur nation. Le moment est venu de mener une action concertée pour soutenir les solutions paysagères.

Figure : Atteindre les objectifs mondiaux grâce à une gestion holistique et intégrée du paysage.
Source: D’après Sethi, Bhushan H., Initiative mondiale pour la relance des moyens de subsistance et la restauration des paysages Vision stratégique, 2024.

Nous attendons avec impatience de vos nouvelles,

Bhushan H. Sethi – Fondateur, GALLOP Initiative (bsethi@gmail.com)

Partenaire, 1000 Paysages pour 1 Milliard de Personnes

Sara J. Scherr – (sara.scherr@gmail.com)

Cofondatrice et conseillère, 1000 Paysages pour 1 Milliard de Personnes

Le document complet sera bientôt disponible… Restez à l’écoute!